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DR AMELEDJI, DIÉTÉTICIEN À L'ICA: "LE DIABÈTE, UNE MALADIE SÉRIEUSE EN PLEINE ÉVOLUTION
DR AMELEDJI, DIÉTÉTICIEN À L'ICA: "LE DIABÈTE, UNE MALADIE SÉRIEUSE EN PLEINE ÉVOLUTION
1. Pourriez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre rôle au sein de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan ?
Permettez-moi de vous saluer et de vous dire surtout merci pour l’entretien et pour l’organisation de cette Journée mondiale du diabète. Parler du diabète, c’est parler d’une maladie sérieuse, en pleine évolution, au sein de la population ivoirienne. Je suis le Dr Père AMELEDJI Armand, spécialiste des maladies métaboliques. Je suis médecin à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan pour le suivi des patients sur le plan nutritionnel.
DR AMELEDJI ARMAND, Diététicien à l'Institut de Cardiologie d'Abidjan
2. Quels signes précurseurs ou symptômes peuvent alerter une personne sur un risque potentiel de diabète ?
Qu’est-ce que le diabète ? Il faut retenir simplement que le diabète, c’est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de sucre dans le sang, ce qu’on appelle l’hyperglycémie. Quels sont les signes qui doivent nous faire penser au diabète ? Cela est très important. D’abord, nous avons une augmentation du besoin d’uriner, qui devient fréquente avec des urines abondantes. On parle de polyurie. Le soir, la nuit, nous ressentons le besoin d’uriner à plusieurs reprises. Ce signe doit nous faire penser au diabète et doit nous conduire chez notre médecin traitant ou chez le diabétologue afin de faire un test diagnostic. Il ne faut pas rester insensible face à ce signe. Nous avons aussi une augmentation de la soif. Nous buvons beaucoup d’eau durant la journée. Cela doit également nous inciter à faire un test diagnostique. Nous constatons également une perte de poids malgré un appétit conservé, une fatigue générale importante et une vision trouble. Devant ces signes, il ne faut pas rester chez soi. Il faut se rendre à l’hôpital, chez un médecin, chez son médecin traitant ou chez le diabétologue, et se soumettre au test diagnostique
3. Quelle est l’importance de l’alimentation dans la prévention et la gestion dudiabète ?
Parler du diabète, c’est parler de l’excès de sucre dans l’organisme, souvent lié à une mauvaise alimentation. Quand on pense au diabète, on pense à la consommation excessive d’aliments sucrés. La première recommandation est donc de consommer moins d’aliments sucrés. Cela est essentiel dans la lutte contre le diabète. Dans le protocole thérapeutique, en première ligne, nous avons l’alimentation, car le diabète nous fait penser à un déséquilibre alimentaire. Dans la lutte contre le diabète, il faut donc chercher à rééquilibrer son alimentation, à avoir une alimentation équilibrée et variée. Cela est très important. Il faut bien manger, car lorsqu’on mange mal, ces maladies se présentent à nous.
4. Pourriez-vous donner des exemples de recommandations nutritionnelles adaptées aux personnes à risque ou déjà atteintes de diabète ?
Quelques recommandations, en cette Journée mondiale du diabète, pour la prévention et le traitement de la maladie : il faut éviter de consommer des aliments trop sucrés et prendre trois repas par jour à des heures régulières. Par exemple, le matin, le petit-déjeuner doit se prendre avant 8 heures. Nous ne devons pas le prendre à 9 heures, 10 heures ou 11 heures. Ce n’est pas bien. Le déjeuner, avant 13 heures, et le dîner avant 20 heures. Il ne faut pas aller au-delà de 16 heures pour le déjeuner, car cela serait une mauvaise habitude alimentaire. Il faut aussi privilégier les aliments riches en fibres, c’est-à-dire les légumes et les fruits. Il faut consommer moins de sel ; cela est très important. En plus de ces mesures diététiques, il y a aussi des mesures hygiéniques. Nous parlons du sport. Il faut pratiquer un sport régulier pour permettre au corps d’éliminer les toxines issues de la digestion des aliments. Il est également important de boire suffisamment d’eau, 2 litres par jour, pour permettre au corps d’éliminer, à travers les urines et la sueur, les toxines présentes dans l’organisme. Il faut éviter de manger trop gras pour contrôler son poids. Perdre du poids, en cas de surcharge pondérale, permet d’améliorer, voire de corriger les glycémies, et cela est très important.
5. Comment les habitudes alimentaires en Côte d’Ivoire influencent-elles le risque de développer un diabète ?
Nous constatons que ce qui devrait être mangé à midi est consommé le matin, et ce qui devrait être pris au dîner est consommé au petit-déjeuner. Cela crée un désordre alimentaire, et lorsqu’il y a un désordre alimentaire, nous devenons plus susceptibles de développer le diabète. Le matin, il faut des repas légers. Il ne faut pas consommer du poisson avec du foutou le matin, ni du placali, ni du riz gras. Non, ce sont des repas pour le midi. Le riz, l’attiéké, le couscous, l’igname sont des plats pour le déjeuner. Pour le petit-déjeuner, il faut des plats légers : la bouillie, le porridge, le café, le lait. Ce sont des aliments à privilégier le matin.
6. Quels ajustements simples et accessibles les personnes peuvent-elles apporter à leur alimentation quotidienne pour réduire ce risque ?
Il faut aussi des plats léger, composé de crudités et de légumes, comme des haricots verts, des petits pois, ou une soupe de poisson frais, sans accompagnement de riz ni d’attiéké. Les lentilles, la salade composée, une soupe de vermicelles sont des plats conseillés pour le soir. Il faut changer nos habitudes alimentaires pour espérer lutter efficacement contre le diabète
7. A l’occasion de la Journée mondiale du diabète, quels sont vos conseils principaux pour encourager la population à adopter un mode de vie plus sain et prévenir le diabète ?
Pour cette journée mondiale je vous invite massivement à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan pour vous faire dépister et également à Adopter une alimentation saine et équilibrer.
8. Comment les personnes intéressées peuvent-elles obtenir des informations supplémentaires ou prendre contact avec l’Institut de Cardiologie d’Abidjan ?
Je suis à l’Institut de Cardiologie les lundis, mardis et mercredis pour vous aider à faire l’autosurveillance, vous donner les directives à suivre pour contrôler votre alimentation et surveiller votre diabète. Je vous remercie et remercie également l’équipe de communication de l’Institut de Cardiologie pour cette opportunité et cet entretien. Merci.